Il était une fois, dans un petit village niché au cœur des montagnes enneigées,
un sapin magnifique qui poussait près de la place principale.
Chaque hiver, les habitants décoraient cet arbre majestueux avec des guirlandes
et des boules scintillantes, en chantant des chansons de Noël.
Mais ce que personne ne savait, c’est que ce sapin était magique.
Une veille de Noël, alors que tout le village était endormi, un garçon nommé
Timéo, curieux et rêveur, décida d’explorer la place.
Il voulait voir le sapin de plus près, car on racontait qu’il brillait plus intensément
que toutes les étoiles du ciel. En s’approchant, il remarqua une étrange lumière
dorée émanant de son tronc. Intrigué, il posa sa main dessus.
À cet instant, une vieille voix douce et chaleureuse résonna :
– Merci de me réveiller, jeune Timéo.
Timéo, stupéfait, balbutia :
– Mais… mais, tu parles ?
– Oui, je suis l’esprit du sapin.
– Ça alors, je ne savais pas que les arbres pouvaient parler…
– Tous ne le peuvent pas, mais moi, je peux.
– Pourquoi ?
– Parce que je suis un arbre magique.
– Comment ça, magique ? demanda encore le garçon.
– Tu vois les petites étoiles qui se cachent dans mes branches ?
– Oui…
– Chacune d’elles peut exaucer un vœu à Noël.
– Trop bien…
– Oui, sauf que cette année, elles ont perdu de leur éclat.
– Et c’est grave ?
– Ça peut l’être, car, sans elles, la magie de Noël risque de s’éteindre dans
tout le village. C’est pourquoi j’ai besoin de toi.
– De moi ?
– Oui, de toi.
– Pour raviver leur lumière, il faut retrouver la clé d’argent, cachée au
sommet de la Montagne Gelée. Mais attention, la neige y est capricieuse,
et tu devras faire preuve de courage et de gentillesse pour réussir.
Noël était un moment spécial pour tout le village.
S’il pouvait préserver cette tradition, il devait le faire.
Timéo accepta donc la mission sans hésiter.
– D’accord, dit Timéo.
– Merci, répondit le sapin. Prends donc cette petite lanterne magique pour te
guider et cette écharpe rouge scintillante qui te protégera du froid.
Aussitôt, Timéo se mit en route.
Le garçon s’engagea sur le chemin glacé. La nuit était sombre, mais la lanterne
illuminait chaque pas. Sur la route, il croisa une chouette qui ne pouvait plus
voler.
– Brrr, dit-elle, quelle nuit froide ! Je suis tellement frigorifiée que mes ailes
ne peuvent plus bouger.
Timéo partagea son écharpe avec elle. Aussitôt, elle retrouva des couleurs et put
à nouveau battre des ailes.
– Merci, dit l’oiseau, tu es gentil. Mais où vas-tu comme ça ?
– À la Montagne Gelée !
– Là-haut ! Quel courage !
– Je dois y aller pour aider mon village.
– Tu sais quoi ?
– Non…
– Tu m’as aidée. À moi de t’aider. Je vais t’accompagner dans ta mission !
Et la chouette, reconnaissante, l’accompagna.
Plus loin sur le côté du chemin, ils virent un amas de neige gelée.
Derrière celui-ci, ils entendirent des cris.
Les deux amis s’arrêtèrent et y regardèrent de plus près.
Ils virent que de la glace obstruait la sortie d’un terrier.
– Au secours, dit une voix. La glace nous empêche de sortir de notre
tanière. Nous sommes des renards, mais nous ne vous ferons aucun mal !
– J’ai une idée, dit Timéo. Ne bougez pas !
Il utilisa alors la chaleur de la lanterne pour les dégager.
La neige gelée fondit et les renards, une maman et ses trois petits, purent sortir
de leur tanière.
– Merci, nobles voyageurs, vous nous avez sauvés !, dit la renarde.
– Avec plaisir, répondit Timéo.
– Pouvons-nous vous accompagner ?
– Oui, vous le pouvez, mais nous allons à la Montagne Gelée !
– Je connais bien.
– Ah, et tu connais le chemin pour y aller ?
– Non seulement je le connais, mais je connais même un raccourci. Suivez-
moi !
Et les voilà partis tous ensemble vers le sommet de la montagne, en empruntant
de petits sentiers que leur montre la renarde.
Plus ils gravissaient la montagne et plus le vent soufflait.
Enfin, ils arrivèrent à la cime, où une tempête glacée se déchaînait.
Au milieu de cette fureur de neige, ils aperçurent la clé d’argent prise dans le
glacier, sous leurs pieds.
Timéo comprit qu’il ne pourrait pas l’atteindre seul. Il appela la chouette et les
renards à l’aide. Ensemble, ils bravèrent la tempête, et ils se mirent au travail.
Timéo fit fondre la glace grâce à sa lanterne tandis que les renards utilisèrent
leurs griffes et la chouette utilisa son bec.
Grâce à leurs efforts conjugués et à leur détermination, au bout d’une heure de
travail acharné, ils libérèrent enfin la clé.
Ensuite, affrontant toujours la tempête, ils redescendirent vers le village.
Arrivés en vue de celui-ci, le vent se calma et Timéo dut se séparer de ses amis.
– Merci, les amis, sans vous, je n’y serais pas arrivé.
– C’est normal, Timéo. On doit tous s’entraider quand on en a l’occasion.
– Je vais maintenant rapporter la clé au sapin magique. Je reviendrai vous
voir plus tard.
– Tu seras toujours le bienvenu dans la forêt, Timéo. Tu es notre ami,
maintenant.
Ils se serrèrent dans les bras, les pattes et les ailes et se dirent au revoir.
Quand Timéo redescendit au village, l’aube pointait déjà.
Le sapin magique l’attendait et lui dit :
– Bravo, Timéo. Tu as réussi ! Je n’en attendais pas moins de toi !
Place la clé dans la serrure, sous ma grosse branche, là !
Et Timéo inséra la clé dans la serrure.
À cet instant, les étoiles accrochées aux branches s’illuminèrent, projetant des
milliers de lumières dorées dans tout le village.
Les habitants, réveillés par cette lumière féerique, sortirent de chez eux,
émerveillés. Le sapin remercia Timéo :
– Grâce à toi, la magie de Noël est sauvée. Et souviens-toi, le véritable éclat
de ces étoiles vient de la bonté et du courage.
Cette nuit-là, Timéo rentra chez lui avec un cœur rempli de chaleur.
Depuis lors, à chaque Noël, les étoiles du sapin brillent un peu plus fort, comme
pour rappeler au village l’importance du partage et de la gentillesse.
De JP Lefebvre