Le carrousel enchanté - Ocarina Player
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Le carrousel enchanté

Le carrousel enchanté

Il était une fois une petite fête foraine mystérieuse qui s’était installée la nuit
de Noël. La neige tombait à gros flocons depuis quelques minutes et déjà les
trottoirs se revêtaient de leur manteau blanc.
Malgré le froid et la neige, un homme vêtu d’une veste rouge et d’un chapeau
noir, ouvrait un joli carrousel aux lumières enchanteresses. Le manège
semblait vieux.
Qu’il avait dû en fouler des places de village !
Son grand âge se devinait au gré de ses grincements. Pourtant, après un
premier tour de chauffe, il tourna dans le silence.
Le village était désert, les familles étaient bien trop occupées à s’extasier
devant leur dinde aux marrons, leurs purées de pomme de terre et autres
joyeusetés de ce moment. Les portes étaient closes, les cheminées fumaient
et parfumaient les airs de leur bonne odeur de bois brûlé. Les sapins
regorgeraient dans quelques heures de tonnes de cadeaux aux formes et aux
couleurs diverses que le gros bonhomme rouge était déjà en train de
distribuer quelque part dans le monde.
Pourtant, non loin de là, certaines tables restaient vides et les cheminées
éteintes. La magie de Noël avait déserté depuis quelque temps déjà les yeux
de Malo. Il était un de ses enfants rêveur qui regardait par la fenêtre les
habitations voisines avec l’envie de partager à son tour leur bonheur. Il aurait
tellement aimé lui aussi connaître l’insouciance de ce moment. Il souffrait en
silence de cette jalousie.
Puis, au détour d’un regard, il croisa les lumières du carrousel. Il entrouvrit la
fenêtre de sa chambre et entendit au loin des notes de piano et de harpe qui
se mélangeaient. La mélodie féérique venait tout droit du carrousel, il en était
sûr. Elles semblaient agrémentées de chants harmonieux qui l’appelaient. Le
petit garçon referma la vitre avant de tomber malade. Ses yeux toujours
captivés par les lumières qui dansaient au loin.
Le manège lui sommait de s’approcher, il s’habilla chaudement pour braver la
neige. Son bonnet vissé sur la tête, son nez, sa bouche et son cou bien
emmitouflés dans une écharpe à grosses mailles. Il enfila ses chaussures un
peu petites pour lui mais sans trou et bien chaudes. Puis il sortit, attiré par le
carrousel comme un aimant.
Il était seul dans le vent glacial. Il arriva devant cette immense structure où les
animaux dansaient sur leurs poteaux de bois. La musique, les lumières, tout
était si beau. Malo se demanda s’il n’était pas en train de rêver.
_ Et si tu venais faire un tour mon garçon ? demanda l’homme dans sa veste
rouge.
Malo regarda par dessus son épaule, aucun doute le maître du manège
s’adressait bien à lui.
_ Je n’ai pas d’argent, je suis seulement venu profiter du spectacle répondit-il.
_ Alors, ce sera ma bonne action de Noël !
_ Je ne suis plus sûr d’aimer cette période. Cette fête n’est pas forcément
synonyme de joie pour moi.
Il baissa la tête, les yeux emplis de tristesse.
L’homme avança vers Malo une main gantée pour l’inviter à prendre place.
_ Je vais t’aider à retrouver un peu de cette magie ce soir ! Je te promets un
rêve éveillé !
Le jeune garçon accepta.
_ Choisis bien, tu n’auras droit qu’à un seul tour.
L’enfant ne souhaitait pas faire perdre son temps à l’homme qui lui proposait
gratuitement de profiter d’un tour de manège ou pire, qu’il change d’avis et lui
demande de partir.
Malo se décida et prit place sur un de ces jolis chevaux ailés en bois. Il
caressa d’une main les détails sculptés sur la face de l’animal. Les finitions
étaient majestueuses. Il avait toujours rêvé de s’asseoir sur un de ces trésors
de bois et celui-ci lui parut excessivement beau.
L’homme lança le carrousel et la musique continua ses sons mélodieux.
_ Bienvenue à bord de ce carrousel enchanté ! entonna l’homme au micro.
Le manège semblait s’affoler et tourner de plus en plus vite.
La voix reprit :
_ Voici une question pour toi, si tu ne pouvais faire qu’un seul vœu ce soir, en
cette nuit de Noël, que souhaiterais-tu ? Attention, tu n’as le droit qu’à un seul
souhait ! Réfléchis bien avant de répondre.
Malo se perdit dans ses pensées, ce moment hors du temps le grisait déjà,
alors faire un vœu par-dessus le marché ? Qu’est ce qui pourrait être plus
beau que cet instant ?
Il s’écria dans un sourire :
_ Je souhaiterai vivre un Noël fabuleux avec un bon repas et des cadeaux !
Et dans un craquement le cheval où était assis Malo se détacha du manège. Il
déplia ses grandes ailes et emporta l’enfant dans les airs. Il remonta son
écharpe sur son nez d’une main, se cramponna de l’autre de peur de tomber.
La musique du carrousel s’évanouissait remplacé petit à petit par le souffle du
vent.
L’animal de bois le propulsa dans une maison où des bougies vacillaient sur la
table et des chants de Noël s’échappaient du salon, l’odeur de la dinde
embaumait les pièces. Le jeune garçon s’approcha à pas feutrés et découvrit
le père et deux enfants chanter pendant que la mère les accompagnait
harmonieusement au piano. Il faisait chaud. Malo détacha son écharpe et ôta
son bonnet. Il prit soudain conscience qu’il dénotait complètement avec la
famille en habits de fêtes.
Le père lui fit signe d’avancer et de se joindre à eux. Il prit place à leur côté et
tenta de fondre sa voix dans les leurs. C’est comme si la famille l’attendait ! Il
ne savait plus s’il rêvait. Peut-être s’était-il assoupi lors du tour de manège.
Quel plaisir avait-il de partager cet instant de Noël avec des étrangers même
si tout le confort l’entourait ? Aucun. Sa famille lui manquait. Ses yeux
s’embuèrent de larmes et il se prit à rêver de rentrer chez lui. C’est à cet
instant que choisit le cheval de bois pour apparaître. Il invita Malo à remonter
sur son dos et s’envola rapidement dans le ciel. La maison s’évanouit dans la
nuit comme si elle n’avait jamais existé. Il ferma les yeux et se retrouva
tournant à sa place dans le carrousel. Il arrêta doucement sa course dans un
grincement de sa vieille mécanique.
Malo sauta dans un élan pour rejoindre sa maison. Derrière lui, une voix
tonitruante s’éleva :
_ Joyeux Noël mon garçon !
Aux abords du manège, l’homme s’inclina le saluant de son chapeau. Malo
s’arrêta dans un souffle. Il n’avait même pas pris le temps de le remercier !
_ Merci ! Joyeux Noël à vous aussi !
Et il reprit sa course, pressé de retrouver la chaleur de son foyer et les bras
de ses parents. Même s’il n’avait pas le luxe d’un Noël extraordinaire, il était
ravi de partager cette fête avec les êtres qui lui sont le plus chers.
Ce fût l’un des plus beaux Noël de la famille de Malo. Des rires et des chants
retentirent jusque tard dans la nuit.
Lorsqu’il se réveilla le lendemain matin, il ne savait plus vraiment si ce voyage
à bord du carrousel avait réellement existé.
Aux pieds du sapin, l’un des paquets attira son attention. Il l’attrapa, l’ouvrit et
découvrit une magnifique plume du cheval ailé.
Sa bouche s’étira dans un sourire pendant qu’une larme coulait le long de sa
joue. Ce cadeau restera pour Malo un trésor inestimable.

De Marine Biausque

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