Il était une fois, une vallée nichée au creux des montagnes et bordée de
forêts verdoyantes. C’était un endroit où la magie de Noël brillait. Depuis des
générations, les familles qui y habitent se rendent dans la forêt des Merveilles
pour déposer leurs vœux au pied d’un sapin. Mais pas n’importe lequel. Un
sapin majestueux, protégé par Stern, une fée qui se transforme en étoile la nuit
de Noël pour réaliser les souhaits de tout le monde. Les enfants et leurs parents
le décorent chaque année de guirlandes longues et pailletées et de bougies
scintillantes. Une fois la nuit tombée, Stern se place au sommet du sapin pour
veiller sur lui.
Cependant, cette année-là, les choses étaient différentes. La neige tombait
en flocons légers comme du coton, recouvrant les forêts d’un manteau blanc et
froid. Mais cette fois, il y avait aussi une tempête. Forte et méchante, elle a
détruit le sapin qui abritait les vœux, des habitants.
Les enfants ont découvert la mort de l’arbre et étaient triste. Stern avait
disparu. La vallée était devenue sombre et silencieuse. La lumière des fêtes
avait disparu. Quelques jours avant la veille de Noël, une petite fille nommée
Allay, qui vivait dans cette vallée, décida de se rendre avec Stam, son ami,
dans la forêt. Elle voulait retrouver la magie volée par la tempête. Les deux
amis avançaient dans la neige, le bruit de leurs pas ressemblaient à de la
poudre que l’on écrase. Les oiseaux étaient bien au chaud et le ciel était bleu
et blanc. En chemin, elle croisa un vieil homme, trempé et fatigué. Stam sortit
une couverture de son sac et le tendit à l’inconnu. L’homme pleura de joie. Il
était touché par ce geste.
-Vous m’avez offert le plus beau cadeau de Noël que l’on puisse espérer.
-Une couverture ? S’étonna Alley.
-Non. La gentillesse. Les vœux que vous faites ne sont pas seulement pour
vous, mais pour le monde, dit-il en souriant. Noël doit être vécu chaque jour par
la gentillesse et la bienveillance. Il faut faire des vœux dans un esprit de
partage. Pour vous remercier, je vais vous donner quelque chose.
Le vieil homme leur donna un morceau d’étoile. En le regardant, les enfants
pensèrent à Stern. Ils ont commencé à comprendre que les bonnes actions
étaient peut-être la clé pour ramener la magie dans la vallée. La nuit tomba,
mais les enfants n’avaient rien trouvé. Il faisait froid. Et le vent sifflait de plus en
plus fort. Allay voulait abandonner. Elle leva les yeux sur le ciel sombre.
Lorsqu’elle aperçut un message formé par les étoiles : « Faites un vrai de Noël
pour que le sapin renaisse et que la fée revienne ».
Les deux amis se mirent à courir à l’endroit où se trouvait le sapin. Allay serra
alors le morceau d’étoile dans sa main et chuchota son souhait :
« Je rêve d’un monde où chacun, qu’il soit riche ou pauvre, ait une place dans
ce monde et vit une vie remplit de magie ».
Une petite larme de joie coula le long de sa joue fraîche. C’était au tour de
Stam:
« Je veux que Noël devienne un moment partage et de solidarité. Je ne veux
plus de jouets avec lesquels je ne jouerai pas toujours. »
La fée Stern, touchée par ces mots, réapparut. Ses ailes étaient en cristal et
sur ses cheveux, il y avait de la poussière de Lune. Elle secoua sa baguette au-
dessus des enfants. Dans un éclat de lumières scintillantes, un nouvel arbre de
Noël repoussa encore plus beau que celui d’avant. Elle fit ensuite apparaître
une jolie robe de princesse pour Allay et une cape de héros pour Stam. Enfin,
pour qu’une nouvelle étoile brille au sommet du sapin, Stern créa une géante
échelle qui touchait le ciel. Les enfants montèrent dessus. Ils ont choisi le plus
bel astre du ciel pour le mettre sur l’arbre.
Le lendemain matin, alors que la vallée se réveillait, une étrange lumière douce
recouvrait les arbres de la forêt. Les vœux de tous les habitants étaient
recueillis par la fée. L’esprit de la gentillesse avait envahi chaque coin. Ce Noël
là, tout le monde ressentait de la magie, de la vraie magie celle de l’amour. Le
sapin des vœux était un arbre dont les pouvoirs n’existaient qu’avec la bonté,
l’entraide et l’amour.
Ainsi, Noël devint le moment de célébrer la véritable magie : la gentillesse.
De Leila Osmanova
