Ver de trouille - Ocarina Player
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    Ver de trouille

    Ver de trouille

    Chaque matin, depuis bientôt un mois, Monsieur Pantallonet découvre dans son  jardin une de ses magnifiques courges pleine de trous et dévorée de l’intérieur.  Aujourd’hui encore, en ouvrant ses volets, il découvre que la plus grosse de ses  citrouilles a l’air de lui sourire. Il voit une longue fente apparaître au bas de  l’énorme légume tandis qu’au-dessus, il voit deux plus petits trous qui  ressemblent à des yeux.

    « Cette fois-ci ça suffit ! » s’exclame Monsieur Pantallonet, prêt à défendre son  jardin. « Ces satanées limaces vont avoir affaire à moi » et il sort, une chaise à  la main, s’asseoir au milieu de son potager.

    Il attend toute la journée, il surveille.  Il a soif, il a faim mais il ne quitte pas sa chaise. Il s’ennuie, mais il reste, sans  bouger. Le soir arrive, il a froid, il est fatigué, mais il n’abandonne pas. Il attend.

    A la nuit tombée, Monsieur Pantallonet entend des frottements, des bruits étranges… Des scruitch scruitch et toutes sortes de frout frout.

    A ses pieds, le  sol se met à bouger.

    C’est alors que des vers de terre… des vers de terre surgissent de partout : 10, 20, 30, 100, au moins 1 000 vers de terre se jettent sur le pauvre potager. Ces  petits gloutons grimpent sur les citrouilles et y creusent pleins de trous. Les uns  grignotent des formes de bouche, en long, en zig-zag ou même, en sourire.  D’autres encore creusent des yeux tout ronds ou des nez en triangle.

    Monsieur Pantallonet bondi de sa chaise. Il ne sait pas où donner de la tête. Il  tape des pieds, frappe dans ses mains.

    « Allez, Ouste ! ouste ! » répète-t-il en  courant d’un bout à l’autre du jardin. Et très vite, les vers de terre s’enfuient. Ils  ressortent des courges, se cachent sous les feuillages et plongent dans la terre.

    Le vieux Monsieur observe alors que chaque ver de terre emporte avec lui un  morceau de citrouille. Les drôles de vers se tortillent avec un cube de légume posé comme un chapeau sur leur tête.

    Ces étranges bestioles prennent toutes  la même direction, vers le portail à l’arrière de la maison.

    Le courageux Monsieur Pantallonet décide alors de les suivre.

    Et le voilà qui marche lentement le long du trottoir, derrière une multitude de vers qui rampent en trimballant sur leurs têtes, des bouts de citrouille et de potimarron.

    La rue est déserte en cette dernière nuit d’octobre, personne n’est aux fenêtres pour regarder passer cet étrange cortège à travers le village.

    Le vieil homme se  demande jusqu’où ces petites bêtes vont conduire leur butin. Quand soudain, en arrivant derrière l’école, les vers de terre se glissent sous la porte d’une vieille  maison aux volets fermés.

    Une fois le dernier ver disparu dans la maison, Monsieur Pantallonet s’approche  de la porte et tend la main vers la poignée. Mais sa main tremble, il n’ose pas  entrer. Derrière les volets, il entend la mélodie d’une chanson. Une voix de  femme fredonne un air joyeux. Le vieux monsieur reste quelques minutes sur le  paillasson, il tend l’oreille sans réussir à entendre les paroles de cette douce  chansonnette. Bientôt, il sent une bonne odeur de soupe qui s’échappe de sous  la porte.

    Monsieur Pantallonet est heureux. Cette musique, cette odeur… Il y a  dans cette maison un air de fête qui réjouit le vieil homme solitaire. Il entend son  ventre qui gargouille. Toute cette journée assis à surveiller son potager. Il n’a  même pas eu le temps de manger !

    C’est donc poussé par la faim et la curiosité, que le vieux monsieur tourne  délicatement la poignée. La porte s’ouvre sans un bruit sur un couloir sombre  et poussiéreux. Aucune trace de ver de terre, pas le moindre bout de citrouille.  La maison semble abandonnée.

    Pourtant, à l’étage, une lumière tremblante  éclaire le haut de l’escalier. Monsieur Pantallonet grimpe marche après marche  vers les bougies posées sur le palier du haut.

    A mesure qu’il monte, il entend  distinctement la chanson, mais si l’air est toujours aussi joyeux, ses paroles, elles, sont… inquiétante.

    « Joyeux, très joyeux, très très heureux, Halloweeeeeennnnnn. Croquer, manger, dévorer. C’est la fête des méchants».

     Monsieur Pantallonet s’arrête net au milieu de l’escalier.

    La fête des méchants ?  Ils vont le croquer ? Le manger ? Le dévorer ?

    Mais quelle imprudence de se  faufiler seul la nuit dans une maison inconnue. Une maison pleine de vers de  terre voraces qui pillent les jardins. Le vieil homme fait demi-tour dans l’escalier, mais il entend une porte claquer au rez-de-chaussée.

    Il tombe nez-à-nez avec un homme élégant qui sort des toilettes en habit de  fête. L’homme lui sourit et laisse apparaître deux longues dents qui sortent de  sa bouche. Monsieur Pantallonet tremble de peur, mais le vampire qui ne semble  pas s’en apercevoir lui tape gentiment sur l’épaule.

    « Alors Vieux Loup ! Ce n’est  pas la pleine lune cette année ? Tu fêtes Halloween dans ta forme de grand-père ? »

    Le vampire le prend pour un loup-garou ! Monsieur Pantallonet n’en  revient pas. Lui, le plus gentil des hommes, un loup-garou!?

    Aussitôt, le vampire  lui fait signe de monter et le vieil homme le suit à l’étage de peur de le contrarier.

    En haut, la fête bat son plein. Une sorcière remue une énorme marmite en  chantant, tandis que des fantômes jouent à cache-cache.

    Stupéfait, Monsieur  Pantallonet observe les vers de terre qui se penchent un à un au-dessus de la  marmite pour y renverser leur morceau de courge.

    Incroyable, tous les monstres de la ville fêtent Halloween en mangeant les citrouilles du jardin de Monsieur Pantallonet!

    Celui-ci est furieux mais il n’a pas  le temps de réagir que la sorcière lui tend un énorme bol de soupe. Affamé, Monsieur Pantallonet se laisse attendrir par la bonne odeur de citrouille et  dévore sa soupe. Tout le monde s’amuse de le voir vider son bol bouillant d’une  seule traite.

    « Eh bien mon vieux, lui dit la sorcière, en grand-père ou en loup garou, tu es toujours aussi vorace ! » et tout le monde éclate de rire.

    Même  Monsieur Pantallonet s’en amuse. Il passe d’ailleurs une des meilleures soirées de sa vie avec ses drôles de nouveaux amis. Et fort heureusement seule la  soupe fut dévorée ce soir-là !

    Blandine Dalle

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