Parsemée de succès intemporels, la carrière du grand artiste romagnole a commencé il y a plus de 40 ans avec 16 albums à son actif. Il n’est pas du tout facile de dresser une liste de ses chansons, plus belles les unes que les autres et sans doute intergénérationnelles, à tel point que tout le monde les aime, les jeunes, les enfants et aussi leur grand-parents!
Douce et mélodieuse, Il vecchio e il bambino raconte le passage d’une génération à l’autre. Dans les années 70 et 80, c’était l’une des chansons préférées dans les écoles, dans les activités de scoutisme et, en général, dans de nombreux mouvements et associations de jeunes. La canzone dei dodici mesi décrit le temps qui s’écoule pendant une année, mois par mois, du point de vue de ceux qui cherchent à donner un sens aux différents moments de l’existence.
Et encore, La canzone del bambino nel vento (Auschwitz), écrite par l’auteur en 1966, est un véritable manifeste pacifiste, que tous les enfants devraient écouter pour connaître les crimes du nazisme, malheureusement encore très actuels.
Toujours engagé et observant la réalité de plusieurs points de vue, Guccini a très souvent défendu les droits des jeunes, en les exhortant à adopter une pensée critique. Déjà à partir de Dio è morto /Dieu est mort, en 1967, le chanteur ne partage pas les idées de qui considère les jeunes comme pauvres d’idéaux, de rêves et de courage. Au contraire, cette chanson raconte une génération “préparée pour un nouveau monde et à un nouvel espoir, pour un avenir qu’elle a déjà en main, pour une révolte sans armes”, donc capable de construire un monde nouveau et meilleur.
Guccini aime les histoires, aime les écrire, aime les raconter dans des chansons … il chante la politique, les jeunes, les idéaux, l’amour, des histoires de vie réelle en leur donnant des significations universelles.
Eskimo, considéré par beaucoup comme un chef-d’œuvre, est l’histoire d’un amour non conventionnel, entre un jeune homme qui a eu “la révolte entre ses doigts” et une “fille au paletot”. La chanson est contenue dans l’album Amerigo (1978) et son histoire se déroule dans un climat révolutionnaire, déjà disparu en 1968, en plein rejet social de la religion et du système, et pendant la découverte de la drogue et du sexe … tout est revécu avec nostalgie par la voix adulte du narrateur.
Même dans Locomotiva, probablement l’une de ses ballades les plus populaires, Guccini raconte une histoire vraie, qui a comme protagoniste le machiniste anarchiste (chauffeur) Pietro Rigosi. Une fois de plus, il aborde la question de l’égalité, de la justice sociale et de la liberté.
Avec Locomotiva, Guccini terminait toujours ses concerts et nous voulons aussi conclure ainsi notre hommage à ce grand artiste.
Le concert de 1987 à l’Olympia Hall de Paris fut mémorable, au sommet de sa carrière, lorsqu’il réarrangea tous ses succès en version jazz, avec une grande approbation du public.