Halloween et les peurs des enfants - Ocarina Player
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    THE POND

    Halloween et les peurs des enfants

    Pistes de réflexion sur un sujet sensible

    25/10/24 Fêter avec les enfants L'écoute et le sommeil des enfants
    Le marchand de sable et venu
    Fais dodo mon petit jésus
    N’ai pas peur de la nuit
    Elle protège les tout petits..

    Halloween approche, la nuit des sorcières, des fantômes et des monstres qui plaît tant aux enfants et les impressionne autant.

    Mais Halloween est aussi une fête qui transforme la peur en jeu et en joie, une façon d’exorciser les peurs que nous avons tous depuis notre enfance. Nous voulons donc profiter de cette occasion pour parler de la Peur et réfléchir avec les parents sur la pertinence d’aborder des sujets qui peuvent faire peur aux enfants, comme la mort, la séparation, l’inconnu, le mal…

    Chaque jour, les enfants luttent déjà avec leurs propres ombres, c’est pourquoi beaucoup pensent qu’il est préférable de les empêcher de vivre d’autres traumatismes, en les laissant grandir dans un monde enrobé de sucre où la peur est niée. Dans certains cas, ils vont même jusqu’à diaboliser les contes populaires mettant en scène des méchants, des ogres ou des personnages monstrueux susceptibles d’accroître le sentiment d’insécurité et d’angoisse chez les jeunes enfants. Au fil des ans, de nombreuses histoires, jugées trop tristes et macabres, ont même été réécrites et transformées en dessins animés colorés et pétillants avec des fins heureuses où les protagonistes sont des personnages heureux et des familles heureuses avec des vies heureuses.

    Les contes de fées sont toutefois une métaphore de la vie et comment est-il possible de cacher à un enfant que la mort, la douleur et les moments difficiles existent et doivent être surmontés ?

    En réalité, la peur est une émotion primaire et, selon toute vraisemblance, elle a une fonction d’autoprotection utile à la croissance de l’enfant, car elle peut activer chez lui des comportements qui le défendent contre des dangers potentiels : si, par exemple, un enfant n’avait pas peur du noir, il ne se retiendrait pas de marcher dans des endroits peu sûrs et sombres, risquant ainsi de se blesser facilement.

    Si les différentes peurs des enfants, au cours de leur croissance, sont potentiellement infinies et dépendent en grande partie de leur histoire individuelle, il existe néanmoins une série de peurs qui peuvent être considérées comme typiques de l’âge du développement (Quadrio Aristarchi, Puggelli, 2006) : celle de la séparation, de l’obscurité, de la mort, de l’abandon, des serpents, des fantômes, des monstres, du médecin, etc .

    C’est précisément pour cette raison qu’il est essentiel pour un parent d’aider son enfant à reconnaître et à comprendre ses peurs en l’aidant à les extérioriser et à les surmonter. Il est également important de comprendre que derrière certaines peurs se cachent de véritables besoins et demandes d’aide.

    Bien souvent, les peurs des enfants finissent également par angoisser leurs parents, et ce sont d’ailleurs souvent ces derniers qui les alimentent par un mécanisme appelé « contagion émotionnelle ».

    Si les parents ont peur, l’enfant aura beaucoup plus peur car il apprend et renforce le fait que ce stimulus est vraiment dangereux ; si les parents, au contraire, minimisent ce qui s’est passé, ils l’aident à le relativiser (Quadrio Aristarchi, Puggelli, 2006).

    Parmi les différentes méthodes et moyens recommandés par les psychologues de l’enfance pour aider les enfants à affronter leurs peurs (nous vous recommandons l’article Les peurs des enfants ? pas de panique), la narration est certainement l’une des plus efficaces.

    Le célèbre psychologue Bruno Bettelheim affirmait que raconter des histoires effrayantes aux enfants était important car cela les aidait à exorciser leurs angoisses et à les extérioriser.

    Grâce aux contes de fées, les enfants apprennent à ressentir des émotions fortes de manière protégée, sans être directement impliqués et en bénéficiant de la proximité rassurante d’un parent. En même temps, ils apprennent que, tout comme dans les contes de fées, les héros obtiennent le royaume et le bonheur, dans la vie réelle aussi il est possible de surmonter l’adversité par la force, l’intelligence et le courage.

    Dans presque tous les contes de fées populaires, on retrouve certains éléments récurrents tels que la peur, le courage, la victoire sur le danger et un dénouement heureux.

    Dans le Petit Chaperon rouge, le loup personnifie précisément le danger qui sera vaincu grâce au courage et à l’intelligence. L’histoire se termine par un happy end, où tous les protagonistes sont plus forts et plus heureux qu’avant. Dans Hansel et Gretel, les deux enfants parviennent courageusement à se libérer de la sorcière et à retourner chez leur père. La marâtre de Blanche-Neige est méchante, maléfique et puissante, elle utilise même la magie, mais finit par être vaincue !

    Comme le disait l’écrivain Gilbert Keith Chesterton, « les contes de fées ne disent pas aux enfants que les dragons existent. Les enfants savent déjà que les dragons existent. Les contes de fées disent aux enfants que les dragons peuvent être tués ».

    La bonne nouvelle, c’est que les méchants peuvent être vaincus et c’est exactement ce dont nos enfants ont besoin de savoir !